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Anne Akrich | De qui parle-t-on ?
Née à Paris d'une mère polynésienne et d’un père juif tunisien en service militaire en Polynésie, elle suit ses parents et ses deux sœurs à Tahiti en 1998. Après son baccalauréat à 17 ans, elle revient à Paris pour une hypokhâgne au lycée Fénelon mais échoue au concours de Normale Sup. Elle étudie ensuite la littérature à la Sorbonne.
Elle commence sa carrière comme scénariste à New York et se consacre à l’écriture. De retour en France, elle est embauchée à l’hebdomadaire Le 1 tout en envoyant des manuscrits à des maisons d’édition, dont Grasset. Olivier Nora, patron de Grasset, refuse son premier manuscrit avec la remarque : « on n'est pas une agence de mannequins ». Elle le rencontre en 2014 et l'épouse en 2018. Leur enfant inspire le Traité de savoir-rire à l'usage des embryons, un succès littéraire de 2018. Elle plaisante : « Je me suis vengé d’Olivier en lui faisant un enfant, ça fait quatre ans qu’il ne dort plus ».
Elle publie plusieurs ouvrages bien accueillis chez Julliard et Gallimard, et obtient en 2016 une bourse pour un roman sur Marlon Brando, publié en 2018 sous le titre Il faut se méfier des hommes nus.
En 2022, elle publie un essai humoristique sur le sexe et la féminité, Le Sexe des femmes, avec le sous-titre Fragments d'un discours belliqueux. Elle y alterne réflexions et dialogues provocateurs, comme : « oups, pardon, je n'avais pas vu qu'il s'agissait de ton anus, attends, ça ne rentre pas, je vais forcer un peu, oups, quoi, aïe ? Non, pas du tout, détends-toi, t'inquiètes pas, ça fait pas mal »
Le Sexe des femmes | Quel est le point de vue d'Akrich ?
Loin d'être une simple œuvre usant de la grossièreté à tire-larigot, Le Sexe des femmes est un livre qui expose les dysfonctionnements de notre société. L'autrice ne cache pas ses sentiments ni ses opinions, écrivant sans artifice ce qu'elle pense. C'est ainsi qu'elle se permet de dire : « Alors, tu l'aimes ma grosse bite ? ». Viol, compréhension de l'« appareillage féminin », tabous... Anne Akrich lève le voile sur ce qui s'interpose entre les réalités de notre monde et nous, qui avons souvent choisi l'aveuglement volontaire.
Akrich mène un combat sur un champ de bataille, et ce champ de bataille est le sexe féminin. L'humour dans ce livre est peut-être la clé d'une meilleure compréhension des paradoxes de notre existence. Si elle nous fait rire, ce n'est pas pour notre divertissement, mais pour éveiller nos consciences.